Nous sommes dans une société qui valorise la beauté du corps et d’autres concepts comme le Q.I. Aujourd’hui, je vais vous partager mon sentiment et mon témoignage sur le concept de beauté physique.
Pourquoi ?
Car, il m’a été inculqué très jeune qu’il fallait être belle physiquement pour être digne d’être aimée, notamment par la gente masculine. J’ai été jusqu’au point où j’étais convaincue que je ne pouvais pas être aimée. La contrepartie, c’est que j’ai littéralement détruit mon corps. Après ce choc, j’ai décidé d’apprendre à m’aimer et surtout aimer la vie. Je me suis rendu compte pas à pas que mon corps est le réceptacle de cette vie : c’est cela qui est beau. Se sentir vivant avec lui et à travers lui. C’est comme cela que j’ai accepté une évidence :
» Je suis standardement moche »
J’ai mis plus d’une décennie à en faire résilience et surtout à accepter cette chose factuelle pour ne pas remettre en question mon amour et mon estime de moi, à travers ce concept de ‘beauté physique sociale’.
Mais allez savoir, surprise, les critères de beauté physique changent selon les époques et les cultures. Un jour peut-être que je serais standardement belle…
La beauté physique telle que nous la vivons n’est pas de l’amour mais un moyen, un besoin de dominer l’autre ou de le soumettre à notre soi-disant supériorité. Et de se sentir plus digne de vivre et d’être aimé. C’est factuel et pragmatique.
Maintenant, je vous partage ce poème qui est l’un de mes outils de transformation émotionnelle. En effet, mon but est de transformer l’émotion en intelligence, j’y travaille depuis dix ans. D’où pourquoi maintenant, l’une de mes activités : Animatrice en intelligence émotionnelle.
Voici le poème :
BEAUTÉ FATALE
Avec l’innocence, De mon enfance, J’ai cru qu’il fallait être belle, Belle physiquement pour être aimée. C’est ce que m’ont raconté mes aînées. Mais, je suis devenue rebelle.
Car avec toutes ces humiliations, Ces regards désobligeants. Cela m’a été hypnotisant. Il fallut réaliser la réconciliation. En moi-même pour me sentir digne. Digne d’être aimée, Comme toutes ses « beautés ». Mais j’ai observé dans ces castings.
La beauté est changeante, Selon l’époque et la culture. Accepter qu’elles sont intransigeantes, Pour certaines au présent et au future. C’est la clé de ma libération.
J’accepte d’être moche standardement. Ce n’est pas de l’amour mais une aberration. J’aime ardemment. Mon corps qui me fait sentir vivante. Je me sens exister par lui, Et grâce à lui. Je suis une beauté vivante !
Adeline PETIT
Alors, comment le vivre sereinement ce concept de beauté physique ?
La beauté physique est un critère de préférence comme la nourriture. Il y en a qui préfèrent le chocolat et d’autres la vanille.
Ces critères sont des modes selon les époques et les cultures.
Ces critères définissent la valeur d’un produit et non d’un être. Offre de loi et de la demande.
Accepter que certaines personnes ne seront pas sur la même longueur d’onde et qu’ils auront une autre croyance que vous et surtout des goûts différents de vous.
Prendre conscience que la Beauté : c’est ressentir les expériences de la vie dans son corps.
La Beauté c’est la conscience d’être vivant dans les différents plans de nos vies.
À la suite de l’écriture des premières lignes de cet article, j’ai réalisé une recherche sur beauté fatale. J’ai découvert deux livres qui montrent ce dysfonctionnement de beauté sociale. Dans le livre « Beauté Fatale » on parle même d’aliénation :
L’autre est une B.D humoristique sur ce que nous nous infligeons pour nous conformer à certains critères de beauté :
Les soins de beauté doivent rester un choix et une envie d’honorer son corps et non une dépendance à la conformité.
Merci de votre attention et de votre lecture. Prenez-soin de vous et votre corps pour vous sentir…vivants !
La chanteuse Sultana nous propose depuis l’été dernier son nouvel album ‘UNI VERS ELLE’, constitué de dix titres dont le fil conducteur est la Féminité. Un album sensuel, très ‘musiques du monde’, une invitation au voyage également. Il nous a paru naturel de demander à la chanteuse sa perception sur cette fameuse journée de la femme, ce qu’elle a accepté pour notre plus grande joie !
Le 8 mars, est, depuis 1977, la journée internationale de sensibilisation aux droits des femmes. J’ai toujours été sceptique quant à mettre la lumière sur une cause un seul jour dans l’année, comme si le lendemain on devait passer à autre chose : le jour de la secrétaire, la fête de la grand-mère etc.. Je ne vais pas vous parler ici de féminisme, ce discours publique qui oppose le plus souvent les hommes et les femmes et qui ressemble à un combat, ce n’est pas ce qui m’anime. Je voudrais simplement vous donner mon regard sur ce qu’est pour moi une femme accomplie et épanouie et particulièrement ce que m’inspire la féminité sacrée, cette énergie féminine, créatrice qu’il y a en chacune et chacun de nous et dont je fais référence dans mon nouvel album « Uni Vers Elle » sorti en novembre 2022 (Trilogie Halexander/Inouïe distribution). Chanteuse, compositrice, et auteure, j’ai plongé dans les profondeurs de mon être pour écrire et chanter ce féminin sacré, cette puissance intérieure parfois enfouie et cachée qui ne demande qu’à se réveiller. Il s’agit de pouvoir se reconnecter pleinement à soi et faire jaillir cette force vitale. Je suis intimement convaincue que la liberté passe par la volonté et le courage, le courage d’accepter sa part d’ombre et de lumière, la volonté de changer et d’être pleinement soi, se révéler pour être maître de sa vie. Il s’agit d’avoir un regard sur soi empli de bienveillance, mais aussi de justesse. Chacune, chacun, trouve son chemin à sa manière, pour ma part c’est l’Amour qui m’a fait déployer mes ailes et m’a fait voir la meilleur partie de moi-même. Qui dit énergie féminine, dit énergie masculine. Pour trouver l’harmonie de la Vie on se doit de trouver l’équilibre entre ces deux polarités, cette dualité universelle.
Son album ESPOIRS est sorti fin 2022. Un véritable album-concept de 9 titres dont le fil conducteur est la féminité, qu’elle soit incarnée par la mère, la soeur ou la femme. C’est la force de cet album de poésie urbaine intense, portée par l’artiste Myster Ezin, slameur d’origine béninoise qui réside à Aix-en-Provence mais qui chante un peu partout en France. La journée de la Femme (8 mars) approche et nous avons trouvé cela intéressant d’avoir son point de vue sur la féminité dans nos colonnes. Il accepté de jouer le jeu, qu’il soit en soit remercié. L’album ESPOIRS est disponible dans les fnacs, sur les plates-formes de streaming et…Myster Ezin chantera justement à Gardanne le…8 mars ! Tout un symbole donc.
La définition traditionnelle de la féminité voudrait qu’elle se résume au sexe et au genre voire influencée à l’environnement socio-culturelle. Ma conception de la féminité est une perception tridimensionnelle :
la perception de la féminité en tant qu’homme,
la perception de la féminité en tant qu’homme devenu femme et,
la perception de la féminité en tant que femme.
Dans le premier cas, la féminité renvoie à tous les attributs de la femme originelle susceptibles d’attirer le regard et de susciter l’intérêt de la gent masculine. Il peut s’agir autant des traits physiques, caractériels que moraux ayant une connotation sexuée atypique. Dans le deuxième cas, la féminité est l’expression de la mutation de ces mêmes attributs à partir du corps originel. Elle est donc perçue comme un challenge permanent partagé entre le besoin de se prouver/convaincre de sa féminité et celui de l’affirmer/assumer. Dans le troisième cas, la féminité évoque l’estime de soi en tant qu’être pourvu génétiquement des mêmes attributs et qui résiste aux épreuves du temps et des transformations physiologiques et sociologiques des humains.
Nous devons admettre que la société traditionnelle subit des mutations du fait de la mondialisation et de l’hybridation des cultures. C’est difficile de parler aujourd’hui d’une culture, d’une féminité. Il y a plutôt des cultures, je dirais même des féminités.
C’est ce que je slame en tant qu’artiste et c’est ce que j’écris en tant que parolier. Les valeurs de cette femme aimée, cette femme mère, cette femme sœur que je mets en valeur. Que l’on soit dans un cas comme dans l’autre, l’on est appelé à aimer. Et c’est cet amour envers l’être aimé qui prime au-dessus de toute approche de la féminité.
Depuis 2017, la question OVNI devient massivement grand public, avec la parution régulière de rapports sur des centaines de cas d’objets volants non-identifiés qui échappent à toute explication jusque là. C’est oublier qu’une partie de la société en Occident en tout cas (10% ? 15%) a déjà pris pour acquis l’existence d’aliens (venus de l’espace ou de dimensions parallèles) depuis longtemps. La société française n’est pas épargnée et compte son lot de personnes qui prétendent avoir été abductées (enlevés par des aliens). Aucune explication à ces témoignages n’a vraiment fait consensus jusque là : délire pathologique entretenu à travers des réseaux de sociabilité ? Réels enlèvements ? Leurres ? En tout cas, cette question des interaction avec des aliens ne concerne pas que les U.S.A ou le Canada. Dès les années 50, des français se retrouvent aux prises, notamment dans les campagnes avec des entités aux motivations difficiles à cerner : on pense au cas de Madame Besnier, dans le Maine-et-Loire, le 20 novembre 1954, dans le petit village de Blaison. La pauvre femme, suite à la confrontation avec des entités dans la cour de sa ferme, fut incapable de manger pendant 48 heures.
L’ouvrage ‘Rencontres extraterrestres : des expérienceurs français parlent’ est à marquer d’une pierre blanche. C’est la première fois que des témoins français se confient et le peu qu’on puisse dire au fil des pages c’est que ce n’est pas toujours rose. Au delà de la question de savoir si c’est réel ou pas, l’ouvrage dit quelque chose de notre société et pourrait intéresser au demeurant les sociologues, y compris les plus sceptiques. Saluons au passage le travail courageux de l’association CERO FRANCE, la seule en Europe (voire dans le monde) à notre connaissance qui, à travers des psychologues formés, diplômés, accompagne des gens marqués par leurs interactions avec des ovnis et leurs occupants. Il est d’ailleurs remarquable que la France est le seul pays également à compter un organisme (décrié, certes, de tous les côtés) qui a pour mission d’identifier les ovnis, le GEIPAN. L’association Cero France est à l’origine de l’ouvrage et on rêve d’un tome 2.
Enfin saluons le courage des personnes qui témoignent. Même de façon anonyme, ce n’est jamais facile de parler de choses qui ne figurent pour le moment pas dans notre contrat social. Nous avons été émus.
Mademoiselle Maya est une femme extraordinaire qui a connu et aimé les plus grands noms : Georges F., Alphonse D., Victor H.etc… elle se livre face au public, accompagnée par sa pianiste.
La chanteuse comédienne Charlotte Grenat interprète Mademoiselle Maya avec brio, humour et livre une performance remarquable qui nous fait du bien. Allons, ne prétextons pas le froid ou je-ne-sais-quoi pour rester chez soi. Car ‘Mademoiselle Maya en Ut intégral’ est un spectacle plein de chaleur humaine, drôle et même tendre, théâtral et musical, le genre de spectacle dont nous avons besoin, vraiment besoin. En attendant la prochaine représentation le 12 décembre à 21h au Théâtre du Gouvernail, Charlotte Grenat a accepté de répondre à nos questions. Merci à elle !
En quoi le chant est-il libérateur pour vous ?
Sacrée question ! Ou question sacrée ? Oui, bien sûr. Le chant libère les émotions. L’envie de partage avec les « autres » . Partage de la voix, mais aussi partage des idées, des messages, quels qu’ils soient. Le chant c’est la voix de l’âme qui se libère. Quand je chante, j’offre ce qu’il y a de meilleur en moi, je pense. Pas de triche. C’est direct. Et c’est jouissif ! Tous les peuples chantent, et depuis toujours. Même les scientifiques s’accordent, comme les musiciens, à dire que chanter guérit, redonne un souffle, harmonise, rassemble… « Libérée, délivrée ! » comme dit la reine des neiges ! Nous sommes tous des reines et des rois des neiges ! Prisonniers de nos convenances, dictats, familles, métiers, etc. alors, oser sortir sa voix sans se retenir, la laisser s’envoler à travers l’espace comme un oiseau sort de sa cage… Mais quel bonheur !
En quoi le spectacle vivant pourrait être essentiel pour les gens ?
C’est un moment festif, le spectacle vivant, un moment humain ; Que ce soit de la comédie, de la tragédie, du chant, de la danse etc. chacun-e peut ressentir les émotions des autres, les vibrations, et les PARTAGER, même sans s’en rendre compte. C’est aussi le lieu ou les idées s’échangent, s’écoutent, se disent, se frottent. Rien à voir avec le fait d’être seul dans son salon ou sa cuisine en regardant un film ou en écoutant un CD. Imaginez un monde ou chacun-e resterait chez soi, dans son logis, petite boite personnelle, devant sa petite boite à images/plaisirs personnelle, en mangeant sa petite boite à nourriture personnelle… Elle est ou, là, l’humanité ? Avec qui on rit ? On pleure ? On s’insurge ? On a peur ? A qui on prend la main pour se rassurer ? Et les rencontres ? Les discussions autour d’un verre, après ? Qui font avancer, ou qui font du bien, simplement ? On nous en a privé ces dernières années, outrageusement. L’art, le spectacle vivant, est un ciment essentiel à la construction de l’humanité. C’est bien pour cela que l’on sait que les dictatures interdisent et punissent les arts et la culture en premier. Ça rend plus intelligent, de la tête, mais aussi du coeur, et ça réjouit les âmes… Sortez, les gens ! Vous allez voir comme c’est bien, comme c’est bon de voir un spectacle ensemble !
Méditez-vous ?
Oui. Pas assez, sans doute. Mais oui, je médite. J’écoute des musiques qui font voyager dans l’ailleurs… à l’intérieur de soi… je parle à mon corps… A la Terre, aux arbres, à l’univers, à ceux et celles qui sont partis avant moi décrocher des étoiles et découvrir les secrets de la Vie… J’interroge le vivant d’ici, et le vivant de partout autour…Je m’interroge…
Quand surgit un événement difficile dans votre vie, comment faites-vous pour le gérer ?
Franchement, je ne sais pas vraiment. Les événements les plus difficiles de ma vie on été des décès.Un mur se forme en moi dans l’instant. Comme un rideau de fer qui descend pour protéger une entrée, un lieu. Les émotions trop fortes restent là, derrière, en suspens. Ça me permet de faire, d’aviser, de continuer à… Eventuellement de prendre en charge… être dans l’instant présent, et faire une chose, un pas, à la fois. Et puis quand le plus dur est passé, c’est la déferlante. Ce qui est curieux c’est qu’en revanche, depuis toujours, j’ai la larme facile. Je pleure très facilement devant les films, les séparations provisoires dans les gares ou autres, un mot ou geste qui me fait mal… Mais ce qui me sauve aussi, je crois, c’est que j’aime profondément la Vie, et que je suis reconnaissante pour tout le bonheur offert. J’ai des grands enfants magnifiques, des amis-es formidables que j’aime et réciproquement. Et je garde confiance. Même si je peste, je me mets en colère, je proteste contre tout ce qui me semble injuste, je continue à croire que quelque chose de bien doit pouvoir sortir de là. Et j’écris. Des poèmes, des textes, des chansons. Et je chante…
Mademoiselle Maya, quelque part, n’est-ce pas vous ?
Tout à fait. C’est ma Missis Hyde. Mon double coquin et innocent à la fois. Car Maya, bien qu’ayant toute une panoplie d’amants, est candide et sans intentions. Tous les textes de ses chansons, elle les pense au premier degré, en toute sincérité. C’est la France Gall de son époque, naïve, à qui on fait chanter les « sucettes à l’anis » . Elle est touchante, Maya, et drôle. On peut comprendre que de grands hommes se soient entichés d’elle. Et je l’aime comme une petite sœur jumelle. Si je l’ai laissée un temps de côté, c’est parce qu’on commençait à m’appeler Maya, et attendre que je réagisse comme elle. Je me suis sentie bouffée par mon personnage, et j’ai eu besoin de la mettre en hibernation, pour retrouver « Charlotte ». C’est comme ça, en partie, que j’ai décidé de me mettre à la guitare, pour pouvoir chanter mes chansons « d’aujourd’hui », et m’affirmer en tant qu’auteure compositrice interprète dans cette époque-ci !
J’ai pris maintenant assez de distance, et je suis ravie de la retrouver. On a chacune notre place, et je lui laisse bien volontiers la sienne quand je rentre en scène pour « son » spectacle. J’adore ma petite Divette. Je me sens très proche d’elle. Elle n’a pas d’âge, et j’ai la sensation, quand je revêts sa robe, d’enfiler sa peau, et de toucher son âme. Quand je parle de mes beaux amis, j’ai vraiment le sentiment de les avoir connus, aimés.Et à vrai dire, ils me manquent, parfois… Mais la Vie continue, et comme dit si bien Maya Labeille (de son nom de baptême) « Et allez Hop, c’est pas mon père ! »
Il n’y a pas de modèle. On ne se sent bien que si l’on est soi-même ce qui est beaucoup plus difficile qu’on ne croit. En effet on est souvent enclin à chercher des modèles. On aimerait suivre des modèles. En philosophie par exemple peut-on suivre un maître, si grand soit-il ? La philosophie cache bien des embûches. Le véritable épicurisme n’est pas simplement la recherche du plaisir mais avant tout la recherche de l’absence de douleur. Quant à Descartes, bien des siècles après, on le dit cartésien ( !) mais pourtant c’est un rêve qui a donné force à sa vocation de faire de la philosophie, de se consacrer à la vérité, un rêve qu’il fit dans la nuit du 10 novembre 1619. Rationaliste, Descartes ? Ou, bien sûr, mais… Plus proche de nous Sartre nous parle de liberté. Mais la liberté de Sartre n’est pas facile, loin de là. Elle est d’abord responsabilité. Etre responsable c’est pouvoir (et devoir) répondre de ses actes, et ne pas en faire porter la responsabilité aux autres, proches ou lointains, connus et inconnus.
Les idées des autres peuvent-elles coïncider avec les nôtres sur la manière dont nous devons vivre notre vie, non pas forcément pour être heureux (concept assez flou) mais pour être en accord avec nous-mêmes et pour ne pas nous ronger de regrets. La réponse est non et l’enjeu est de taille et arriver à cet accord est formidable.
Si vous y ajoutez la liberté (sans sa lourdeur sartrienne)qui consiste non pas à faire ce qu’on veut mais plutôt à être dans nos actes et nos pensées en harmonie avec nous-mêmes et les autres alors vous n’avez plus de soucis à vous faire : vous savez où réside le bien-être, toujours en chemin vers le mieux être, l’idéal qui donne du goût à la vie.
Vous vous sentirez bien.
Anne-Cécile Makosso-Akendengué
Anne-Cécile Makosso-Akendengué est dessinatrice et écrivaine. On lui doit notamment le récit ‘Ceci n’est pas l’Afrique’, paru en 2009 chez l’Harmattan, sur les tribulations d’une femme française au Gabon.
2021 Jann Halexander offre à nos oreilles ce nouvel opus, « Consolatio» et pour reprendre la figure de style du titre éponyme, on aurait pu ne découvrir aucune pépite musicale en cette période plus que compliquée pour les artistes. Depuis maintenant une vingtaine d’années, Jann Halexander compose, réalise, co-produit, interprète, accompagne, croit et vit son art.
A ceux qui aiment à dire « oui enfin il ne déplace pas les foules et ne passe pas sur des radios connues » (la notion de foule et de radio connue étant toute relative), je réponds invariablement « et alors ». Mon « Consolatio » c’est de savoir qu’heureusement tout le monde ne pense pas ainsi. Ce serait en effet oublier qu’une carrière d’une vingtaine d’années, sans être diffusé sur les radios connues ni déclencher d’émeutes à chaque sortie, c’est le résultat d’un travail et d’un investissement colossaux, d’une capacité de rebond et d’abnégation incommensurables. Ce serait aussi oublier l’incroyable régularité de création et d’ouverture culturelle, sans jamais se renier, dont fait preuve Jann Halexander depuis ces années. Au fond, cette discrétion efficace qui entoure l’artiste devrait plutôt forcer au respect que faire sourire.
Et ce serait dommage de passer à côté. Des textes finement écrits, des musiques inspirées, un univers suspendu : « Consolatio » ne déroge pas à cette règle. De ce titre à « J’ai pas la foi » en passant par « Je t’écris de l’Ile de Pâques », Jann Halexander déploie textes, musiques, saynètes émouvants. La voix s’est affirmée et nuancée avec le temps, le saxophone de Laurence Gastine et le doigté de Bertrand Ferrier coulent de source, l’opus est porté par une équipe solide composée d’artistes…
Quand on me demande « mais c’est quoi comme style, ça ressemble à quoi » je réponds invariablement « ça ne ressemble à rien (rires) … parce que c’est un tout (silence)… le mieux c’est que tu écoutes (toujours silence) ». Par la suite, ce qu’en font les personnes, ce n’est plus de mon ressort mais ma réponse est donnée. Alors, pour ceux qui connaissent déjà Jann Halexander, je les invite à cette nouvelle parenthèse. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, je les invite à découvrir, ne serait-ce que par curiosité.
A ce jour, Jann Halexander, au même titre que Clémence Savelli, Tita Nzebi, Bertrand Ferrier, Michael Bond par exemple, me permet de garder foi en l’Artiste, en l’Art, en la Musique pour toujours.
« Consolatio » s’ouvre sur la chanson « Avant », dans laquelle le chanteur s’interroge sur qui il était, avant. Tout ce que je lui souhaite et que j’espère, c’est qu’il y aura un après et des encore.
‘La vie je l’aime comme cette étoile qui m’a fait naître, comme ces parents amants aimants, comme ces caresses sources de l’enfant, comme ces regards îles de tendresse’
Les mots de FHOM sont un appel à la Vie, la VIE. Il était normal que Mouvelife en parle. Il y a très peu de chanteurs philosophes capables de chanter : ‘Magique le moment de la mort’ sans pour autant faire fuir le public. Fhom depuis 2012 séduit les gens en France comme à Taïwan avec des titres entêtants par leurs musiques et les mots qui restent dans nos esprits.
Depuis deux ans, c’est le spectacle ‘Lignes de Vie’ qu’il défend, à raison : nos vies sont des lignes, pas forcément droites, qui se croisent, s’évitent, s’enlacent. Le chant de FHOM célèbre le mouvement de la Vie. On n’est plus dans le simple divertissement, mais dans quelque chose de plus profond, plus fort. L’artiste sera sur la scène du Théâtre de l’Île Saint-Louis, 39 quai d’Anjou, Paris 4, le samedi 27 novembre à 21h. Réservation sur billetreduc ou par téléphone au 01.46.33.48.65. C’est ce dont nous avons besoin en temps de covid ou plutôt de folie sanitaire.
Début des années 70. Lorsque l’écrivaine Marie Chaix décide d’écrire sur l’histoire de son père, le collabo Albert Beugras, membre du Parti Populaire Français, parti fasciste, elle en fait part à sa sœur qui lui demande de ne pas la citer publiquement. Et pour cause, sa sœur n’est autre qu’Anne Sylvestre. Celle-ci chante depuis 1957 et malgré les aléas, elle a déjà un nom. Elle est une des premières autrices compositrices d’expression française avec Barbara et Nicole Louvier. Et il faut de l’assurance pour s’affirmer en tant que femme artiste au lendemain de la seconde guerre mondiale.
L’assurance, la confiance en soi ne sont pas des traits de caractères encouragés chez les femmes et par notre société. Oui, de Gaulle a libéré la France des allemands mais cette France gaullienne est conservatrice sur le plan des moeurs. Mai 68 changera un peu à la société. La libéralisation de la société s’accélère à la fin des années 70. Mais avant : une femme qui chante ? Pensez donc… Juliette Gréco, l’interprète de ‘Déshabillez-moi’ se fait insulter dans la rue.
(Marie Chaix, écrivaine (haut) – Anne Sylvestre, chanteuse (bas))
Anne Sylvestre chante, se bat pour chanter, pour exister, franchir le temps, les modes. Mais évoquer la mémoire d’un père du ‘mauvais côté’ en public est impossible. D’ailleurs, elle confiera dans divers médias en 2007 en avoir sûrement payer le prix dans son métier car dans le show-biz, ça se savait. Elle insiste sur ce sentiment de honte d’être fille de collabo. Comment se construit-on quand on grandit du mauvais côté ? Anne Sylvestre s’est exprimée à travers la chanson. Sur sa solitude adolescente difficile avec ‘Pour qu’on m’apprivoise’, sur les angoisses de l’enfance avec ‘L’Enfant qui pleure au fond du puits’. C’est dans le spectacle culte ‘Gémeaux Croisés’ en 1989 en duo avec la chanteuse québécoise Pauline Julien qu’elle évoquera à la troisième personne du singulier son enfance et son adolescence. Le roman de sa sœur ‘Les lauriers du Lac de Constance’ est sorti en 1974. Un grand succès d’édition.
‘Pour notre plus grand bonheur et peut-être, qui sait, son plus grand malheur, Anne Sylvestre fut pionnière : femme qui chante, qui se chante, qui écrit ses propres textes et ses musiques, pionnière dans la musique pour enfants, pionnière dans le fait de fonder sa propre société, pionnière même dans l’utilisation du micro HF à la fin des années 80 avec sa sœur de scène Pauline Julien.’ Cet extrait du site Culture et Chanson résume l’avant-gardisme et la force d’Anne Sylvestre.
En 1994, elle écrit la chanson la sublime chanson ‘Roméo et Judith’ où pudique elle aborde les ravages de la guerre sur un couple amoureux dont nous reproduisons un extrait ici :
Et si nous échangions nos morts Sur moi la honte s’accumule Le sang que je porte me brûle Je ne peux me l’ôter du corps
Avec cette chanson qui figure sur l’album ‘D’ amour et de mots’, Anne Sylvestre d’une certaine façon se réconcilie avec le passé. L’outil chanson est un outil thérapeutique aussi bien pour la personne qui chante que pour la personne qui reçoit. Une chanson peut guérir.
Anne Sylvestre écrivait ses chansons et disait souvent avoir le rôle d’un écrivain public. Dans ‘Ecrire pour ne pas mourir’, une véritable profession de foi, elle chante à quel point l’écriture la sauve. L’occasion pour nous de rappeler une méthode de base : quand vous êtes confrontés à quelque chose de dur, violent, tordu et que vous n’êtes pas sûr dans l’immédiat de trouver quelqu’un pour vous écouter, ne serait-ce que vous écouter, écrivez-le. La formulation, même bancale, de l’expérience, peut apaiser, permettre du recul. Il s’agit d’une étape.
La chanteuse évoquera la mémoire de son grand frère aîné pendant la seconde guerre mondiale (elle a perdu ses deux frères très tôt) dans ‘Le pont du Nord’ : ‘Nos frères disparus sont comme nos amours. Tant que l’on n’a pas vu leurs noms sur une pierre, on ne prend pas le deuil, on survit on espère, et malgré l’évidence, on les attends toujours’.
Anne Sylvestre est devenue une figure incontournable de la chanson à texte d’expression française, vendant des millions de disques et donnant des concerts mémorables dans le monde.
Elle a dépassé ses propres douleurs avec l’Art et a aidé des millions de gens à vivre grâce à son chemin de mots. Il aura fallu son départ pour que la société française réalise cela. Il n’est jamais trop tard.
Nos maux deviennent nos mots d’où l’importance de s’exprimer dans le respect de soi vers l’autre.
La rédaction
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Comme le disait l’essayiste Guillaume Bigot au micro de Sud Radio le 15 novembre : la réaction de la classe dirigeante est disproportionnée et confirme à quel point le documentaire sent le soufre. Le soufre d’une autre vérité, d’un autre possible, d’un autre narratif, d’une autre hypothèse crédible, violente, dérangeante. En ce sens ‘Hold-Up’ pourra être considéré dans vingt ans comme un documentaire historique. Qui a le mérite d’exister et d’obliger au débat. Il est radical. Oui. Il est long. Oui. Il y a des poncifs, des erreurs (un peu trop vite qualifiées de fake news). Oui. Il y a trop de musiques également. Oui.
Mais : il fait du bien à des millions de gens qui ont le sentiment d’être dans une prison à ciel ouvert, des millions de gens pour qui la menace immédiate n’est pas le coronavirus mais les décisions coercitives décidées par deux hommes : le président et son premier ministre*. Le documentaire affole les compteurs : les versions piratées du documentaire qui circulent ici et là cumulent à l’heure où nous écrivons ces lignes près de 10 millions de vues, et ce chiffre risque déjà d’être obsolète. Cela fait beaucoup de complotistes n’est-ce pas ? Ainsi ‘Hold-Up’ est devenu un phénomène de société. Qu’une partie du monde médiatique refuse ou redoute de comprendre. C’est là que la bât blesse.
Comment la société, ou plutôt comment nous citoyens avons pu laisser le monopole de ‘la’ vérité, de l’information, de la Raison à : Télérama, Libération, Figaro Magazine, Nouvel Obs, Quotidien, le Monde, le journal de France 2 (on ne parlera pas de celui de TF1, trop inconsistant pour être critiquable), médiapart, RFI, l’AFP etc ?
Quelle est la valeur réelle du service de Fact-Checking de Libération qui félicite d’ailleurs le service de Fact-Checking du Monde ? Entre-soi, quand tu nous tiens. En vertu de quoi l’AFP serait la bonne parole ? Ces médias peu ou prou ont joué le jeu du gouvernement et s’ils ont fait des critiques à la marge, il n’y a pas eu de remises en cause globales de la politique gouvernementale. L’excès de zèle dont ils preuve quand il s’agit de critiquer un documentaire, on l’aurait apprécié quand il s’agissait d’aborder la réforme des retraites, la remise en cause des acquis sociaux. Le silence est aussi une forme de mensonge.
Si Libé met en couverture le documentaire Hold-Up, c’est avant tout par souci de vendre (même en dénigrant le film). Presse à la dérive qui ne vend plus assez etc. Il ne s’agit pas pour nous de nous acharner sur Libé mais ce magazine est un exemple typique de la dérive d’un ancien monde médiatique. Leur service de check news a passé son temps à taper sur les ‘rassuristes’, sur Raoult, sur Perronne, mais…est resté assez prudent sur l’affaire scandaleuse du Lancet Gate, a critiqué du but des lèvres les effets terrible du confinement. L’éditorial cinglant de Sophie Coignard contre Christian Peronne résonne de façon grotesque : le Point a été racheté en 1997 par l’homme d’affaire François Pinault, via la Holding Artémis. Xavier Niel le patron de Free disait bien : quand les journalistes m’emmerdent, j’achète une part dans leur journal et ils me foutent la paix. Sur le bien fondé des rubriques anti-fake news, on ne peut que conseiller d’aller sur le site Frustration magazine qui analyse très bien ce phénomène passablement agaçant. On peut critiquer des idées, des postures, mais si on n’est pas d’accord, on ne les combat pas en les mettant sous le tapis. Evidemment que non, les millions de gens qui ont vu Hold-Up ne prennent pas tout ce que dit le documentaire pour argent comptant. Certain-e-s sans doute mais pas la majorité. Mais ce documentaire fait du bien, donne un cadre temporaire confortable qui apaise les tourments d’un société face à un gouvernement qui parle toujours plus de restrictions, d’entraves à la circulation. Et apaiser l’âme conduit à l’espérance. L’être humain a besoin d’espérances, l’espérance est un horizon.
Tout ceci n’a rien d’anodin: tant les médias que les sociétés de communication actuelles ont bien un agenda, que l’on pourra qualifier comme on voudra mais qui, c’est absolument certain, ne comprend pas de laisser chacun s’exprimer comme il l’entend. (source Atlantico)
‘A vrai dire, cette histoire de complotisme me laisse froid. Ce ne sont pas les ‘conspirationnistes’ de Hold-Up qui ont fermé les théâtres, les restaurants, les bars et les salles de sport’, dit Jann Halexander qui a fêté ses 17 ans de carrière le 5 octobre au Théâtre Michel, quelques semaines avant le confinement.
Pour Emily, du Réseau-Alternatif : ‘Ce reportage démontre comment la peur et l’alarmisme subis depuis des mois à travers les médias de masse, prônant le même discours consensuel que celui du gouvernement, créent un climat anxiogène. Très peu d’approches différentes sont débattues de façon équitable et quand certains le font, comme dans Hold-Up ou avec Messieurs Raoult et Fouché, ces personnes sont mises au banc, censurées et pour certaines, poursuivis de manière très violente. On peut donc se demander si la liberté d’expression est respectée et si l’esprit critique, le bon sens peuvent encore faire partie d’une réflexion collective. […] La virulence avec laquelle les gens se sont montés les uns contre les autres à la suite de ce reportage est le reflet de la société qui ne cesse de se diviser. Or, le problème n’est pas le reportage en lui-même mais le manque de considération d’une possible voix contradictoire, une voix qui gronde, une voix en colère, celle des soignants bien sûr mais aussi celle de la culture, des enseignants, des petits commerçants, des personnes précaires, contre celle de notre gouvernement qui donnent continuellement plus de poids aux GAFAs, aux industries pharmaceutiques, aux lois liberticides. Hold up n’est qu’un élan pour une autre résonance, un souffle pour une autre respiration.’
On peut aussi se faire peu ou prou l’avocat du diable avec le pianiste Bertrand Ferrier (qui a chanté au Théâtre du Gouvernail quelques heures avant le reconfinement le 29 octobre) : ‘Constater que Le Monde est subventionné par Bill Gates n’est pas un scoop ; il eût été plus intéressant de montrer en quoi cela impactait gravement son contenu et permettait de manipuler ses lecteurs. Poser que ne pas lire Le Monde, c’est devenir plus intelligent et plus aware des événements en cours sur notre planète aurait mérité une petite notule. Expliquer que les grandes agences de presse manipulent l’opinion nécessitait un chouïa plus d’arguments – les erreurs de l’AFP seraient dues au fait que son patron est proche du pouvoir, ô surprise, même si rien n’est dit du patron de Reuters, agence tout aussi fautive. Dans ce sens, une séquence, plus niaise que naïve, résume l’idéologie ici privilégiée : celle où la sage-femme récite la vulgate incluant un triple mythe – « J’ai plus la télé depuis quinze ans » + « donc je suis désintoxiquée » + « je vais chercher mes infos ailleurs.» […] Le côté facile d’une dénonciation floue réjouit par son insolence mais déçoit par son manque de consistance.’
Pour la coacheuse en développement personnel Adeline Petit : » Je n’y vois rien de spécialement complotiste, pas plus que les malentendus et les discordes au niveau de l’Etat. »
En s’acharnant avec une violence inouïe sur le documentaire réalisé par Pierre Barnérias, les députés de la majorité présidentielle et les moralistes à la petite semaine lui ont fait une publicité, au delà de ce que Tprod pouvait espérer. Nul doute que le documentaire sera traduit.
Mais la violence d’un certain monde médiatique assez restreint a peut-être une autre explication : les médias cités plus haut sont devenus des médias parmi d’autres. Et pour leurs rédacteurs et leurs financeurs, cette idée est insupportable. La notion de médias alternatifs n’a plus de sens. Peut-on dire qu’un média vite qualifié d’alternatif mérite ce qualificatif quand il a des millions de vues, parfois des millions d’abonnés ? L’expression ‘alternatif’ est dangereuse, elle sous-entend quelque chose de moins vrai, de moins officiel, de moins qualitatif. Et ceux qui l’emploient pour dénigrer d’autres médias, sites, blogs n’ont pas forcément de bonnes arrières-pensées. Mais voilà, en 2020, des millions de gens s’informent directement sur la chaîne d’Idriss Aberkane, sur la chaîne de l’IHU, consulte France Soir (qui faisait partie de l’ancien bloc mainstream avant de subir une traversée du désert et de revenir sur le devant notamment à la faveur de cette crise), pour les médias plus idéologiques, ça va de Bellaciao.org à TV libertés en passant par le Média. Cela va plus loin : certaines thématiques ont été totalement abandonnées par la presse longtemps prédominante, ne répondant pas aux besoin de nombreux lecteurs qui ont préféré se tourner vers le magazine Nexus, l’Inrees, Nurea TV, BTLV où il est question de vie après la mort, de médecines naturelles, d’ovnis et de physique quantique qui sont des sujets tout à fait respectables.
Dans le fond, on devrait donner un devoir en philosophie avec la question suivante : ‘Pourquoi les mensonges de nos gouvernements seraient plus acceptables que les ‘mensonges’ d’un documentaire ?’ Après tout, si les mensonges et leurs porte-paroles divers avaient cessé leurs mensonges, on n’en serait pas là.
La crise de la Covid 19 aura mis en avant la collusion malsaine (qui n’est pas nouvelle) entre une partie du monde médiatique et une partie du monde politico-économique. Cette collusion présentait des signes de fissures avant l’arrivée du virus. Depuis mars on assiste à une sorte d’effritement accéléré de cette collusion.
Si le documentaire Hold-Up dérange, ce n’est pas uniquement par son fond. C’est son existence même et le fait qu’il soit réalisé par une personnalité aguerrie, clairement intégrée dans le système du cinéma français. Pierre Barnérias fait partie de l’élite. Réalisateur de talent, multiprimé. Il n’est pas un obscur internaute qui se filme dans son bureau. Il est un homme de l’élite qui critique l’élite, l’oblige à se justifier, l’oblige à réfléchir C’est un crime de lèse-majesté pour cette élite qui cherchera donc à l’abattre comme elle cherche vainement à abattre Didier Raoult. Cette élite ne supporte pas que ses représentants puissent établir un lien avec le peuple, contre lequel elle se bat pour la répartition des privilèges dont elle veut garder la plus grosse part.
Encore faudrait-il être plus juste et parler des élites et non d’une élite d’ailleurs.
Il y a de la révolte et de l’incompréhension chez l’artiste Michael Bond : ‘J’ai vu Hold-Up comme tout le monde, très intéressant même si c’est un peu long et ça ne fait que confirmer des choses que je pensais […] Tous ceux qui sont en train de couler sont soit des indépendants, soit des petits patrons. Ce que je ne supporte plus, c’est l’argument asséné comme un argument d’autorité ‘oui mais les autres pays le font’ et puis l’autre argument ‘Venez voir dans les hôpitaux’. Les deux sont fallacieux. Dans certains pays, les gouvernements exécutent les gouvernements c’est pas pour ça qu’on doit le faire. Et pour le ‘venez voir dans les hôpitaux’, tu as envie de leur dire ‘Venez voir dans les morgues les suicides, dans les salles de tribunaux les dépôts de bilan, venez voir chez les psys les gens qui deviennent fous. Le gouvernement et ses relais font passer les gens qui veulent survivre pour des salauds. […] C’est triste. On n’a le droit que de bosser. Tout ce qui relève des loisirs, les petits trucs de la vie, les spectacles, les restaurants, se réunir, tout ce qui nous est agréable dans la vie est enlevé.
Si le monde (occidental surtout) dans lequel nous vivons présente une extrême noirceur, il y a pourtant des raisons d’espérer. Les scientifiques ne peuvent plus aborder des questions qui nous touchent sans rendre des comptes. Des millions de français connaissent la définition d’une pandémie, d’une épidémie, d’une vague, étudient les dépêches sur les courbes des contaminations, consultent le site Santé Publique France et les vidéos de l’IHU de Marseille. Ils réfléchissent aussi sur leurs essentiels et sur le plan professionnel évidemment, mais aussi le plan personnel. C’est évidemment une bonne chose.
‘Hold-Up’ va donc continuer sa lancée et devenir probablement une référence. Dès que la production proposera une possibilité de l’aider directement, dans la mesure où des plates-formes comme Ulule ou Vimeo ne jouent pas le jeu et bloquent les sommes récoltées (il y a là un manque d’éthique d’ailleurs, un manque de respect du client), alors allez-y, aidez les producteurs car pour le coup, ils font quelque chose d’ hors-normes. Qu’on parle aussi intensément d’un documentaire depuis plus d’une semaine est un fait très rare quand nous sommes plus que sollicité chaque heure, pardon, chaque minute, de films, de documentaires, de clips etc.
Pour conclure, on partage avec vous cette vidéo courte (lien ci-dessous). C’est le square Louis-XIII, Place des Vosges. Le dimanche 15 novembre. On peut voir les enfants qui courent, les promeneurs. Il y a un peu de vent. Il y a la Vie. Nous sommes pourtant en reconfinement. Oui mais voilà, on arrête pas la vie, la pulsion de vie. Le correctement sanitaire ne peut rien y changer.
La Rédaction
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* Si notre analyse se concentre surtout sur le cas français, elle est en grande partie valable pour d’autres pays du monde.