
Son album ESPOIRS est sorti fin 2022. Un véritable album-concept de 9 titres dont le fil conducteur est la féminité, qu’elle soit incarnée par la mère, la soeur ou la femme. C’est la force de cet album de poésie urbaine intense, portée par l’artiste Myster Ezin, slameur d’origine béninoise qui réside à Aix-en-Provence mais qui chante un peu partout en France. La journée de la Femme (8 mars) approche et nous avons trouvé cela intéressant d’avoir son point de vue sur la féminité dans nos colonnes. Il accepté de jouer le jeu, qu’il soit en soit remercié. L’album ESPOIRS est disponible dans les fnacs, sur les plates-formes de streaming et…Myster Ezin chantera justement à Gardanne le…8 mars ! Tout un symbole donc.
La définition traditionnelle de la féminité voudrait qu’elle se résume au sexe et au genre voire influencée à l’environnement socio-culturelle. Ma conception de la féminité est une perception tridimensionnelle :
- la perception de la féminité en tant qu’homme,
- la perception de la féminité en tant qu’homme devenu femme et,
- la perception de la féminité en tant que femme.
Dans le premier cas, la féminité renvoie à tous les attributs de la femme originelle susceptibles d’attirer le regard et de susciter l’intérêt de la gent masculine. Il peut s’agir autant des traits physiques, caractériels que moraux ayant une connotation sexuée atypique. Dans le deuxième cas, la féminité est l’expression de la mutation de ces mêmes attributs à partir du corps originel. Elle est donc perçue comme un challenge permanent partagé entre le besoin de se prouver/convaincre de sa féminité et celui de l’affirmer/assumer. Dans le troisième cas, la féminité évoque l’estime de soi en tant qu’être pourvu génétiquement des mêmes attributs et qui résiste aux épreuves du temps et des transformations physiologiques et sociologiques des humains.
Nous devons admettre que la société traditionnelle subit des mutations du fait de la mondialisation et de l’hybridation des cultures. C’est difficile de parler aujourd’hui d’une culture, d’une féminité. Il y a plutôt des cultures, je dirais même des féminités.
C’est ce que je slame en tant qu’artiste et c’est ce que j’écris en tant que parolier. Les valeurs de cette femme aimée, cette femme mère, cette femme sœur que je mets en valeur. Que l’on soit dans un cas comme dans l’autre, l’on est appelé à aimer. Et c’est cet amour envers l’être aimé qui prime au-dessus de toute approche de la féminité.
MYSTER EZIN
Photographie d’illustration (c) Guillaume Clauzon